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Editorial

L’incontinence fécale est un handicap reconnu, qui touche près de 5% de la population adulte. Les patients qui en sont atteints ont du mal à se confier à leur médecin. Cela tient à 6 raisons principales :

  1. Elle peut être mise sur le compte d’une altération des tissus de soutien du périnée et de l’anus : elle est donc acceptée avec résignation comme le prix à payer du vieillissement...
  2. Elle est tabou. Il est difficile d’apprendre à son médecin traitant, comme à son gastroentérologue consulté pour un autre problème digestif, que les gaz « partent tout seul », ou qu’il y a parfois quelques petites tâches de matières sur le sous-vêtement ou la protection.
  3. Elle est mal enseignée aux professionnels de santé. Elle n’est, du même coup ni dépistée ni prise en charge.
  4. La prise en charge anale spécifique est jugée parfois dégradante par les personnes : toucher rectal et examen complet du périnée, dispositifs physiques endocanalaires …
  5. Les traitements sont multiples et complexes avec des stratégies par palier. Cela peut effrayer ou décourager certains patients : diététique, médicaments, rééducation du périnée, des tests de stimulation divers, réparation des sphincters, implantation de sphincter gonflable/magnétique, ou création d’un anus artificiel.
  6. Le traitement de l’incontinence est rarement efficace à 100%. Cependant, les solutions existent et peuvent grandement améliorer la qualité de vie des patients souffrant de ce handicap.

La Société Nationale Française de Colo Proctologie (SNFCP) a souhaité s’engager plus fermement auprès de tous, patients et professionnels de santé. Grâce au mécénat de Medtronic Philanthropy, un support internet dédié est mis en place avec la politique affichée de faciliter les échanges entre tous mais aussi de diffuser outils et informations utiles. Un seul but est recherché : celui d’améliorer la prise en charge de l’incontinence fécale.

Professeur Jean-Luc Faucheron,
Président de la SNFCP